Le mois de janvier qui vient de passer a été très intense niveau boulot astrologique. J’ai eu énormément de rendez-vous à assurer, de thèmes à rédiger et j’ai pris à plusieurs reprises une remarque dans la figure qui m’a donné l’envie d’écrire ce “billet mise au point” sur ma manière de gérer mon temps de travail.
Les débuts, quand je disais oui à tout
Cela va bientôt faire 4 ans que j’exerce mon métier d’astrologue. Jusqu’en juillet 2019, je n’hésitais pas à faire des consultations le soir tard ou le weekend, parce que j’en avais le temps et que j’estimais devoir me plier aux besoins de mes clients. J’acceptais TOUT sous prétexte que je n’étais pas embauchée dans une boîte avec des horaires fixes de bureau et que par conséquent, c’était à moi d’être la plus souple. Mais depuis juillet, ça a changé. J’ai décidé que ça allait changer.
Je travaille tout le temps. Je n’ai pas de rythme. Et le soir, si je dois travailler encore (en sus de ma journée de travail), je préfère le faire seule, dans le calme, préparer mes thèmes, mes articles, mes visuels, faire ma paperasse ou même accessoirement essayer d’avoir une vie sociale.
Quelle est la raison pour laquelle je ne dis plus oui à tout
Ou devrais-je dire : Les raisons.
1/ J’ai rencontré Quelqu’un en juillet. Ma dernière relation à distance me donnait beaucoup de liberté niveaux horaires. Aujourd’hui, c’est différent. Je “peux” profiter de la personne. Nous ne sommes pas séparés par 800km, et de façon temporaire, nous vivons ensemble. C’est plus commode le temps que Monsieur termine sa formation. Je vis à Paris, dans 40m2, et je ne me vois pas lui demander de s’enfermer dans la chambre pendant 2h, le temps que je reçoive mon client. Et surtout, je ne vais pas être 100% concentrée et consacrée à la personne qui me consulte.
2/ J’ai signé un contrat artistique de 2 ans. Autrement dit, je joue dans un spectacle qui me mobilise de nombreux jeudis, samedis et dimanches, la journée entière. Donc quand mes weekends sont libres, je ne veux pas les remplir avec des consultations, je préfère et c’est humain les garder libres pour des loisirs et du temps passé avec mes proches.
Gérer mon temps de travail autrement.
Pour lancer mon activité et assoir ma réputation, j’ai fait des choix et concessions (je ne veux pas dire sacrifices car cela sous-entend que l’on regrette et je n’en ai aucun). J’ai passé des weekends entiers à m’esquinter les yeux sur l’ordi, à éplucher les rudiments de Pinterest et à agrémenter mon compte. Aujourd’hui, les clients viennent à moi sans que j’ai besoin de sponsoriser mes posts et je suis très reconnaissante et pleinement satisfaite du chemin parcouru.
Quelle est cette remarque qui m’a décidée à m’accorder des plages horaires correctes de rendez-vous ?
Au mois de janvier, j’ai failli jeter mon téléphone contre le mur quand lorsqu’après avoir proposé à des clients des consultations en journée, ils me répondaient : “Ah non, en journée, je ne peux pas, JE TRAVAILLE !” J’avais envie de répondre : “Vous croyez que moi, j’encule des mouches ?” Je me suis abstenue.
Est-ce que parce que mon métier est Freelance et hors du commun (comprendre : pas soumis à des heures de bureau à devoir pointer matin et soir), est-ce que cela justifie que j’accepte d’avoir des rendez-vous en début de soirée ou le weekend ? Est-ce que l’on s’offusque qu’un généraliste reçoive de 9h30 à 18h avec trois heures de pause au milieu ? Personne ne se permettrait d’exiger de voir son banquier un dimanche ou son notaire alors pourquoi serait-normal et évident avec un astrologue ? Pourquoi considérer que ce que l’on fait n’est pas du travail ?
Quand le travail est une passion, tous les excès sont permis
Certains pensent que si votre métier est votre passion, alors il est normal que vous ne comptiez plus vos heures, que vous passiez à côté de votre vie de couple ou de famille, que vous viviez passion, mangiez passion, dormiez passion. Quand je pars jouer, ça a beau être une passion, c’est aussi un TRAVAIL avec toutes les responsabilités et les contraintes que cela implique et l’envie parfois de rester au lit ou de profiter de ses proches plutôt que de sourire sur un plateau. Et le meilleur moyen de tuer une passion, c’est de l’exercer par obligation.
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Pas de diplôme, pas de légitimité ?
J’ai aussi le sentiment que parce que les métiers d’accompagnement à base d’outils ésotériques ne sont pas reconnus par l’état, alors on ne vous accorde pas la légitimité d’une plaque dorée sur la façade d’un immeuble ou du certificat de fin d’études encadré dans un bureau. On s’imagine que si l’on frappe chez la voyante ou l’astrologue du coin, elle aura toujours sa boule de cristal allumée et des nodules dans la voix prêts à vous raconter votre vie. Si vous avez vraiment envie ou besoin de voir votre podologue comme votre astrologue, vous trouvez une solution : soit vous avez une flexibilité horaire, soit vous posez une demi-journée de congés. La solution dépend de l’importance que vous accordez à ce service. C’est aussi simple que ça. Ce n’est pas à moi de me plier en quatre pour tout le monde. D’une part je ne peux plus. D’autre part, je ne veux plus. Et j’accepte enfin cette réalité.
Pas seulement un caprice mais un véritable motif.
Donner des consultations le soir est très éprouvant pour moi. Je ne suis pas un oiseau de nuit. Je préfère la lumière blanche du matin, l’embrasement du début d’après-midi. Mes consultations n’en sont que plus riches sur le plan intuitif. Mon intuition vient habilement compléter l’analyse déjà rédigée avant le rendez-vous. Le soir, la fatigue me rend moins alerte.
Alors pour toutes les consultations désormais (sauf exceptions : consultations internationales ou cas spéciaux) se feront entre 9h et 17h00. Pas parce que je suis une flemmarde, mais encore une fois parce que le reste de mon temps est réservé pour d’autres tâches. Je suis sûre que les personnes aux métiers indépendants se sentiront concernées par mon discours.
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Je te comprends bien, tu as mille fois raison de te préserver. Sinon c’est l’épuisement professionnel à plus ou moins long terme… En France on a beaucoup de mal à respecter le travail, je trouve. Car je t’assure, toutes les autres professions sont également concernées par le fameux “mais moi, je travaille !” (insupportable mais entendu à de nombreuses reprises). Je fais aussi un métier passion (qui est également un métier “à diplôme”) et c’est le même problème. Les clients ne poseront pas les limites pour toi et ta démarche est tout à fait saine.
Arf, ma pauvre, heureusement, on se comprend. 🙂
Je pense que c’est nécessaire, de définir ainsi son temps de travail, temps de soi, temps qui nous correspond.
De savoir dire non. Pour préserver son professionnalisme et trouver son équilibre
Je suis d’accord. J’apprends ceci chaque jour.
C’est assez rassurant de te lire. C’est parfois de dire non ! Et tu as raison les gens ne comprennent pas… Pour eux tu es en vacances !
Très inspirant ton article !
Je suis contente que d’autres se reconnaissent dans ce trouble perpétuel de la légitimité, et du besoin de lâcher prise.