C’est la lecture des billets de Marie Kléber et de Virginie Bichet qui m’ont inspiré cette réflexion et qui ont généré l’article de cette semaine sur les Pourquoi.
Si tôt que j’ai été en âge de formuler une question, mes journées ne furent remplies que de Pourquoi. Et pourquoi lui, il a pas de cheveux ? Pourquoi, la dame elle est toute cabossée ? Pourquoi avec les autres fleurs, les pétales ne s’envolent pas quand on souffle dessus ? Pourquoi il est bleu le ciel ? Pourquoi ci, pourquoi ça…
L’enfance et les Pourquoi.
Une pile électrique, ma mère me disait que j’étais. Pleine d’énergie, impossible de lui faire faire la sieste l’après-midi à cette gosse et pi qui jacasse en boucle comme un jouet déréglé. Mes toutes jeunes années étaient gorgées de points d’interrogation. Pourquoi les gendarmes (insectes), ils ont du sang vert ? Est-ce que c’est normal ? Pourquoi j’existe, moi, et pas quelqu’un d’autre à ma place ?
Les premiers Pourquoi existentiels.
Très vite, mes questions naïves et pragmatiques ont pris une tournure bien plus complexe, métaphysique. Je voulais lever le voile sur les mystères de mon existence, de celle de mes congénères au-delà du simple : « papa a mis la graine dans maman ». Pourquoi sommes-nous ici ? Quel est notre but ? Avons-nous vraiment un but ? Qu’y a-t-il après la mort ?
J’ai un amas planétaire en Capricorne, donc malgré une allergie aux mathématiques, j’ai tout de même une pensée scientifique. Je cherche. Constamment, je cherche. Je me pose des questions. J’échaffaude des théories. Je m’en vais les vérifier, par de multiples expériences.
Croire ne permet pas de répondre aux Pourquoi.
Pendant la première partie de ma vie, répondre aux « pourquoi » m’était essentiel. C’est la raison pour laquelle je méprisais les croyants, faibles d’esprits, simples dans leur caboche. Ils se disaient en adoration d’un dieu qu’ils n’avaient jamais vu, un dieu miséricordieux qui pourtant reste les doigts de pied en éventail devant la famine, la guerre, la destruction. Comment pouvait t-on faire preuve de tant de bêtise ? Ils ouvraient leur coeur par manque de courage au lieu de conquérir la vérité, de trouver les réponses, de donner un sens à leur vie. Les crétins ! Mais c’était moi qui me trompait.
Plus jeune, je considérais la science comme la gardienne absolue de la Vérité. L’appellation marketing « scientifiquement prouvé » avait quelque chose de séduisant, de très rassurant aussi. Ah bah si c’est scientifiquement prouvé, on est tranquille. On peut acheter les yeux fermés. Mais n’est-ce pas une forme de croyance ? Une découverte vient toujours balayer les conclusions de la précédente. Et l’on croit à cette nouvelle vérité que la Science vénérée et vénérable nous impose.
La Passion des Questions sans réponses…
Adolescente, j’ai développé une fascination pour les phénomènes inexpliqués, dits paranormaux (les histoires de fantômes, de spiritisme, d’OVNI, d’esprits frappeurs, les récits et témoignages de personnes ayant fait des expériences de mort imminente). J’ai découvert des années plus tard en étudiant mon thème astral que j’avais un autre amas planétaire en maison 8 cette fois (ce qui explique les intérêts un peu morbides). Le problème avec le paranormal, c’est que c’est scientifiquement pas prouvé du tout. Il regroupe l’ensemble des phénomènes supposés qui ne sont ni observables, ni explicables scientifiquement. Tout le monde a des histoires à ce sujet, tout le monde a traversé quelque chose de fou, ou connait quelqu’un qui a vécu un épisode indescriptible, mais ce n’est pas prouvé scientifiquement, donc on jette à la poubelle.
Je sentais dans ma chair, pourtant qu’il y avait une explication, des raisons qui échappaient au corps scientifique. La parapsychologie était un nid d’informations colossales pour moi, la passionnée frissonnante. Ce n’est pas pour rien si le budget parapsy des armées américaines et russes était faramineux. On met toujours les moyens quand il s’agit de montrer sa puissance.
Quand le Binaire ne fait plus qu’Un
Au même moment, je suivais une série incroyable LOST qui traitait ces mêmes questions en opposant deux personnages : Jack Sheppard, l’homme de sciences, celui qui s’attache aux faits et qui refuse de voir ce qui lui paraît Impossible & John Locke, l’homme de foi pour qui les limites de la science ne contiennent pas les multiples couches de la réalité.
J’ai décidé petit à petit, que je n’avais plus besoin qu’on réponde à mes Pourquoi. J’ai décidé que les réponses formatées, sceptiques, ou incomplètes de la science n’étaient plus en adéquation avec ce que je ressens fort en moi. On met sous vos yeux la Vérité que l’on veut bien partager avec vous. La Vérité des Abattoirs pour ne citer qu’elle, n’apparaît qu’à ceux qui fouillent, qui se renseignent, qui regardent dans une direction qu’on ne leur suggère pas. Attention, je ne pousse pas au conspirationisme. Toutefois, il est conseillé de ne pas prendre pour argent comptant, tout ce qu’on vous raconte.
Avec le temps, j’ai répondu à de nombreux Pourquoi, pour moi-même. Il ne s’agissait plus de prouver au monde que j’avais raison, de montrer les résultats de mes expériences HOME MADE. Je n’avais plus besoin qu’on reconnaisse que j’étais Moi, dans le Vrai. J’ai découvert avec la maturité que le Vrai a plusieurs strates et que celles-ci ne nous touchent pas de la même façon, ni au même moment. Nos parcours nous emmènent sur des routes propices à de nouveaux cheminements de réflexion. La physique quantique, je le dirais jamais assez est le seul univers théorique de la science qui permette à une réponse d’être à la fois vraie et fausse. Le Blanc ne s’oppose pas toujours au Noir, le Haut au Bas, la Terre au Ciel, le Jour à la Nuit et le Bien au Mal.
Serions-nous plus heureux si nous connaissions toutes les réponses ?
Je n’en suis pas sûre. Comme dit souvent : L’important n’est pas la destination mais le voyage. Le questionnement vaut plus que la résolution des Pourquoi. A part pour enrichir sa culture générale, quel bénéfice véritable y-a-t-il ? La résolution des Pourquoi cloisonne. Elle hisse des murs entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas, ceux qui pensent savoir et ceux qui cherchent sans prétention.
Retour aux sources : enfant, tu ne te souciais pas de la réponse.
Auparavant, je ne supportais pas de rester avec un pourquoi sur les bras, il fallait que j’ai la réponse, tout de suite ! L’excitation de poser la question passait après l’annonce du goûter. D’autres Pourquoi s’invitaient à table. Et silencieusement, je leur inventais des milliers de réponses. Je choisissais celle qui me plaisait. Aujourd’hui, je reviens aux sources. J’aime planer avec mes pourquoi, mes questions sans réponses. Là où, par le passé, il me fallait un aplomb scientifique, une réponse énoncée par le détenteur d’un diplôme de haut vol, il m’arrive aujourd’hui d’avoir la grande satisfaction de me contenter des réponses que j’apporte moi-même à mes “pourquoi” sans que d’autres m’aient donné leur jugement ou leur opinion, sans que mon choix n’ait résulté d’une tentative de manipulation, ou d’enrôlement dans une doctrine.
Il me fallait savoir pour calmer mes angoisses, pour tempérer mes doutes et mes peurs. Cette version de moi a pris congé. Je ne réponds plus aux questions pour survivre mais uniquement parce que les réponses s’imposent à moi.
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même conclusion… j’ai accepté de ne pas tout comprendre par la force des choses… accepté aussi que mon corps sait mais que mon mental doit simplement lâcher !
Ca change la vie mine de rien d’opter pour cette façon là de penser.