On ne mesure pas toujours l’impact de nos paroles sur ceux qui les reçoivent. Mon Ascendant Cancer retient tout, n’oublie jamais. Tout ce qui a fait mal reste stocké, classé dans les archives de la douleur. Cette phrase, je l’ai entendue, lorsque j’étais assise à la place du mort en voiture. Je devais avoir 17 ans. Mon père et moi revenions d’une course et je venais de lui annoncer que je souhaitais stopper mes cours de chant lyrique pour ne plus faire que du théâtre.
Le jour où tout a basculé.
Mon père estime et je le comprends, que lorsqu’on a des capacités quelque part, on se doit de les rentabiliser, d’aller au bout, que c’est du gâchis d’avorter un hobby si prometteur.
« De toute façon tu ne finis jamais rien. Tu as commencé le tennis, tu as arrêté. Le chant c’est pareil…etc »
Clic-clac : la photo de ce moment est prise et la sensation de mon coeur remontant dans ma gorge ne sera jamais évincée. Ces quelques mots ont suffi à me coller une étiquette sur le front : Je n’étais qu’une zappeuse, représentative de ma génération Y, incapable de concrétiser quoi que ce soit, pas assez persévérante pour endurer les souffrances nécessaires à une vraie progression. Souvent, la dureté de ces mots me revenait en mémoire. En effet, je finissais rarement les choses. J’ai des milliers d’histoires en préparation que je n’ai jamais bouclées. J’ai fait du badminton et je n’ai pas continué, etc… J’en ressentais une grande culpabilité.
Comprendre qu’il n’y a pas qu’une manière d’Être
Plus tard, en prenant mes cours d’astrologie, j’ai découvert les travers de la planète Mercure. Sachant qu’elle fait partie de mes dominantes, j’ai réalisé pourquoi j’avais ce besoin de découvrir des disciplines, de toucher de nombreux centres d’intérêts sans pour autant toujours les mener à terme.
J’ai réalisé plus tard, en enchaînant les consultations que je ne suis pas la seule dans ce bateau. Mercure en dominante, en maison 6 ou 10 était toujours le signe d’un malaise vis-à-vis de ce côté girouette. « Je me lasse rapidement, me disaient mes clientes, j’ai très vite le sentiment d’avoir fait le tour de la question, j’étouffe, j’ai besoin de voire autre chose, j’en ai marre. La routine me fatigue. Je veux un nouveau défi, de la fraîcheur. »
Que va penser untel ou unetelle ?
Toutes sont culpabilisées par cette pensée collective qui les relèguent au rang de nanas qui ne savent pas ce qu’elles veulent et abandonnant à la première difficulté. Elles font les frais de cette idée dans le monde du travail, que de rester seulement deux ans dans une boîte est un indice de frivolité, qu’elles ne sont pas dignes de confiance et qu’elles n’ont aucune assiduité.
Tout ce qui est passion, donne la niaque
Or, il faut comprendre que nous ne sommes pas tous faits pour prendre un job et rester dans cette entreprise jusqu’à la retraite. Il n’y a pas qu’une seule façon de mener sa carrière ou même sa vie amoureuse. Le schéma idéal de la relation longue avec des enfants et des projets de vie en famille n’est pas la tasse de thé de tout un chacun. La montée de l’individualisme et cette soif de liberté y sont pour beaucoup, c’est vrai. On veut pouvoir jouir de tout, sans contrainte, sans se faire mal.
En revanche, il n’y a pas qu’une seule façon de grandir ou d’évoluer et il y a des personnes qui s’enrichissent bien plus en effleurant une vingtaines de passions ou de domaines d’activité qu’en en menant une seule intime et exclusive.
La passion et l’expérience donnent la confiance. La confiance nous mène au bout de nos objectifs.
C’est mon cas. Je ne finis pas rien, en vrai. Mais si j’ai choisi le métier de comédien, ce n’est pas anodin. C’est pour être d’autres, jouer avec mes copains, comme une gosse. La musique c’est pareil, c’est un univers qui se renouvelle toujours. Et l’astrologie, dites-vous bien que depuis presque 3 ans que je reçois des gens en consultation, il n’y a pas deux thèmes d’identiques. J’ai fait un job à temp partiel pendant près de 2 ans et demi, en sortant du Cours Florent. Au début, c’était bien, je m’y retrouvais. Et puis, est venu le moment où je me demandais ce que je faisais là, à compter les heures de ma vie que je perdais, celles que j’aurais pu préserver pour nourrir mes passions. J’ai dit stop.
Tout ça pour dire qu’il n’y a pas d’obligation de mener à terme un hobby, un métier, un lien relationnel si celui-ci ne vous convient plus, ne vous apporte plus grand chose. Vous pouvez toujours le laisser un peu de côté et revenir à lui quand vous vous y sentez disposée. Comme me l’a si justement suggéré un ami à ce sujet, il ne faut pas faire d’amalgame et je ne conseille pas d’abandonner à la moindre difficulté.
Ayez conscience qu’une petite douleur est parfois un passage obligé.
Mesurez vos capacités. Tentez de comprendre si persévérer sera bénéfique à votre évolution personnelle. Creusez jusqu’à nourrir et satisfaire le feu de votre curiosité. Si c’est dans trop de douleur, de sueur, de tortures, est-ce bien nécessaire ? A vous de sentir, de vous poussez au cul ou de vous lâcher la grappe quand vous êtes arrivés selon vous au bout de votre objectif. Stopper quelque chose ne fait pas de vous quelqu’un sans consistance, ni saveur. La persévérance se dessine avec la passion.
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Je retrouve bien notre empreinte Mercurienne commune dans tes propos.
J’ai été (et suis toujours) assimilée à une personne ne finissant jamais ce qu’elle entreprend. Que ce fusse durant l’enfance avec les loisirs (5 ans de Gymnastique, 4 ans de Judo pour m’arrêter au pied du Graal, natation où je me satisfaisais d’un niveau régional, piano que j’ai rapidement délaissé… j’aimais pas le solfège), ou à l’âge adulte.
Combien de fois j’ai entendu mes parents me dire ‘si tu arrêtes le piano, on te retire le judo et la natation”‘. Du chantage.
Ce côté touche à tout est un atout comme une plaie à mon sens.
On s’y connait un peu en tout, mais à fond en rien, et la limite se fait vite sentir en société. Cette sensation de ne pas sortir du lot, d’être une personne inaccomplie, sans passion ni “PassionS”.
J’ai du mal à saisir cette fascination et ce respect pour les personnes qui estiment qu’être un touche-à-tout n’est pas donné à tout le monde. Je le vis assez mal pour ma part, car cela induit ce sentiment d’échec de ne briller en rien.
Merci pour ce billet, il ouvre une piste de réflexion.
A te lire
Ton Eve
Ce qui me sauve, c’est mon amas planétaire en Capricorne et ma dominante assortie Saturne qui lorsqu’une idée est en tête, elle n’est pas ailleurs. Ma mère le confirmerait très bien ! C’est pourquoi j’ai attendu de toucher ma bille en astrologie pour annoncer à tout le monde mon objectif de départ d’être astrologue et de même pour le métier de comédien.
Le sentiment d’échec dont tu parles, je ne l’ai pas vraiment parce que je me sens briller tout de même dans certaines domaines et ma curiosité ne s’étiole jamais. L’étroitesse d’esprit que l’on gagne dans l’expertise d’un domaine est-elle plus louable que l’ouverture festive et chatoyante d’un cerveau avide de connaissance du monde ? Je ne sais pas !
<3
Alors bien heureuse tu es de te sentir brillante dans ton/tes domaines de prédilection. Ce côté Capricorne/Sarturne qui te sauve.
punaise, mais j’aurai pu écrire la même chose… merci Mercure…
AHAHAHA on se reconnait bien ! ^^
Cette phrase fait écho en mois Ornella!
Même si elle a dû me nuire à un moment donné et me mettre mal à l’aise, j’estime aujourd’hui que c’est bien aussi de toucher à tout. C’est la meilleure manière de voir ce qui nous plait vraiment et pour le coup de tout donner pour ça. Le reste demeure de la découverte, une ouverture sur le monde.
Belle journée!
Je partage ton point de vue !
Ah, ces petites phrases assassines que l’on n’oublie pas même des années après… ! Merci pour ton article. Je ne m’y retrouve pas forcément car je suis plus du genre à tout faire à fond et jusqu’au bout lorsque je suis passionnée MAIS j’ai besoin d’avoir de très nombreux centres d’intérêt. C’est vrai que le schéma classique du métier que l’on exerce toute sa vie ne s’applique pas à tout le monde. De mon côté, je ne sais pas si je ferai la même chose toute ma vie (probablement pas) mais je rêve d’un mi-temps pour pouvoir donner plus de place à mes autres centres d’intérêt !
Comme toi la passion m’amène au bout des choses quoi que parfois pas. Et souvent, il a été question de ma santé. Mon état de santé m’empêchait d’aller au bout de certaines choses et c’était aussi sujet à culpabilité. Plus maintenant ! ^^
Moi je trouve chouette ta curiosité et ton envie de te découvrir dans plein d’activités : vive la multipotentialité ! Tu en as fait une vraie force malgré cette phrase qui coupe en plein élan. Bravo encore pour ton beau parcours 🙂
Merci ma belle. En fin de compte, je remercie mon père de m’avoir marquée au fer rouge ce jour-là, car finalement, cette phrase fût à l’origine de nombreux questionnements salvateurs. Je suis bien contente d’avoir vécu dans la douleur, ce moment là.
Je suis comme toi, je me lasse super vite, mais c’est plus lié à mon trouble de l’attention ! Pourtant une activité me plait, mais j’ai besoin de diversifier sinon ça me saoule. Il n’y a que la gymnastique que j’ai voulu continuer, j’ai tiré jusqu’à 25 ans et paf grosse luxation du genou donc j’ai été obligée de m’arrêter définitivement… le seum!!!
En amour c’est pareil, voir la même tronche tout le temps ça finit par me gonfler et m’encroûter dans une routine avec des habitudes de petits vieux, non merci !!!!!! Le pire c’est quand le mec s’attache et se met à me coller et à me harceler, là je suis carrément distante et comme je suis incapable de faire semblant, je casse tout peu de temps après. Mon indépendance passe avant le reste, même si je dois faire plusieurs choses éphémères !
Et comme toi je suis ascendant Cancer donc j’enregistre et je retiens (trop… bouh c’est vilain d’être rancunier lol mais c’est pas volontaire) !!
J’ai quand même ce désir de trouver un jour un partenaire de vie avec qui les années ne seraient jamais les mêmes mais oui, je me lasse aussi.
Je me reconnais tellement dans ces mots et je me sens rassurée après les avoir lue alors juste, merci !
Je suis contente de voir que beaucoup trouvent refuge dans ces quelques mots !