L’enfant, l’intuition et l’invisible.

Une chose que je déplore souvent, c’est la manière dont on associe avec résignation, l’âge adulte à l’abandon de ses rêves, de son champ des possibles. Être adulte, dans l’inconscient collectif, c’est prendre des responsabilités et des décisions, arrêter de jouer, de faire le con, c’est entendre des phrases comme « il n’y a pas de débouchés dans cette branche », « t’es plus un gamin alors grandis un peu », « sois autonome ».

Découvrez ou redécouvrez trois de mes anciens articles : Comment se manifeste mon intuition ? & J’entends des voix. Suis-je schizophrène ? mais aussi Intuition et Lithothérapie : l’enseignement des pierres

L’ère où l’on a le droit constitutionnel de rêver (quand le parent décide que c’est encore le moment)

Quand nous sommes petits, on nous entretient notre imaginaire à force de livres remplis de couleurs et d’images, de jeux de capes et d’épées, on s’amuse de faire croire aux enfants à des légendes merveilleuses, des histoires invraisemblables où des souris viendraient faire un commerce d’ivoire sous votre oreiller et vous y déposer en échange des jouets ou des petites pièces de monnaie. Quand nous sommes petits, nous ne voyons pas pourquoi il serait impossible pour un retraité en surpoids de conduire un traineaux -avec des rênes qui volent- et qui peut contenir les cadeaux de tous les enfants du monde, alors que notre voiture télécommandée remplit déjà tout notre salon. Les enfants n’ont de limites que celles qu’on leur impose.

L’espace est extensible, le temps se courbe. Les enfants tiennent le même discours que les physiciens quantiques, sans les mots savants.

Dans Les Hautes Herbes

L’Enfant : médium par nature

La douce connexion au ventre

Dans la matrice maternelle, le Foetus n’a pas de sens logique, il ne fait preuve d’aucune cohérence. D’ailleurs, le cerveau continue de prendre du volume jusqu’à l’âge de 4 ans. Les 5 sens grâce auxquels nous décidons bien souvent de ce qui est Vrai et Faux, de ce qui Est et de ce qui n’Est pas, ne se développent que bien après la naissance. Pourtant, dans le ventre de sa mère, le foetus n’est pas un légume, il est un amas organique sensible qui a pour seuls indices de bien-être deux référents :

• son cordon ombilical qui le nourrit,
• sa connexion vibratoire grâce à laquelle il décrypte les états dans lesquels se trouvent sa mère.

Les 9 premiers mois avec seulement deux repères

Le raisonnement suivant « Le coeur de Maman bat trop fort, elle est anxieuse. » lui est complètement étranger. Pour autant, il sent inexplicablement tout ce qu’elle ressent, de la même façon qu’un jumeau à 100km de son double sentira sa détresse. Il n’a pas déroulé 100km de câble pour prendre sa tension à distance. Le lien de la mère a son enfant est invisible, qu’on le veuille ou non, incolore, inodore mais il existe indéniablement. Le foetus est comme une boule de chair, s’imprégnant de son environnement avec les moyens du bord : son cordon et le liquide amniotique {dont les ondes se propagent jusqu’en lui, de la même façon qu’un caillou jeté dans un lac troublera par répercussion en cercles excentriques, toute la surface de l’eau} sont ses seuls outils de connaissance du monde. Il décode à sa manière, et sa manière n’a rien de rationnel ou de raisonné, c’est purement instinctif. Ceux qui ont l’esprit de contradiction me diront qu’ils voient, entendent et sentent dans les derniers mois de la grossesse. Alors oui, d’accord. Mais je ne pense pas me tromper en affirmant que ces sens là, ne sont à époque d’aucune utilité.

L’éducation de l’enfant : le formatage nécessaire

Un enfant doit, ne doit pas. L’apprentissage du bien et du mal, du « il faut », « il ne faut pas », du oui et du non ne relève plus du ressenti de l’enfant, mais du jugement arbitraire de son parent ou de l’adulte qui lui enseigne. L’adulte décide pour le petit, par rapport à ce qui Lui semble bon à Lui -et pour s’inscrire dans le Respect de la Société- comment il doit se comporter, comment il doit penser. D’ailleurs, on n’encourage plus du tout son ressenti (dès l’arrivée à l’école maternelle), mais uniquement sa pensée, car dans l’oeil de l’homme élevé, l’homme du progrès, la pensée est au dessus de tout, celle-là même dont les animaux ne sont selon l’homme, pas pourvus.

Si vous ne pouvez prouver l’existence de quelque chose, êtes-vous bien sûr que ça existe ?

On apprend à l’enfant à penser, à développement un raisonnement, à démontrer. Une réponse bonne n’est pas admissible si elle est instinctive. Elle doit être prouvée par a+b, par la puissance de votre pensée. D’ailleurs, on vous apprend souvent à restituer les pensées des autres, qui ont pensé avant vous, parce qu’ils ont obtenu le statut de Penseur avec un grand P. On donne du crédit à Nietzsche, Heidegger…. Et vous devez illustrer votre pensée en vous appuyant sur ce que d’autres Hommes ont dit avant vous. Votre pensée se façonne mais de façon altérée. C’est pas complètement vous. On veut que vous montriez que vous avez appris, donc vous récitez bêtement, parce que l’apprentissage est une valeur d’intelligence. Un animal capable d’apprendre des tours gagnera le respect de l’Homme pour sa grande intelligence, tandis que celui têtu et indomesticable sera mis de côté (âne baté).

Quand l’éducation est exclusivement tournée vers le développement de votre pensée, les ressentis eux sont laissés de côté voire même bafoués. L’intuition et les sentiments sont subjectifs, ils ne se vérifient pas alors pourquoi leur accorder de l’importance. Ce que tu dis voir, comment se fait-il alors que moi je ne le vois pas ? Si je ne le vois pas, c’est donc que tu mens ?

De la nécessité de garder les pieds sur Terre

On apprend à l’enfant à devenir un adulte, en analysant à l’aide de ses 5 sens, et de son « Bon Sens ». Pas question en revanche d’utiliser son sixième sens. Ca ne fait pas partie de nos schémas d’apprentissage et d’éducation. Il doit analyser les concepts, peser les pour, les contre afin de prendre ses décisions. La sommes des pour et des contre lui permettra immanquablement de faire les bons choix, malgré ce remous intérieur qui lui tord le ventre, qui lui souffle de prendre la direction opposée.

Un bon adulte perd son innocence (dans l’inconscient collectif) au profit d’une lucidité de grande personne

Tout ce qui a construit l’enfant, pendant les 9 mois d’intimité avec le corps de sa mère, on le déconstruit année après année, afin de garder la tête froide, pour qu’il puisse étudier, disséquer, avec LUCIDITÉ (comprendre : sans se laisser influencer par ses ressentis). Comment aujourd’hui dans un monde qui amène de plus en plus la conscience que l’observateur d’une expérience en modifie le résultat de par sa seule observation, vouloir à tout prix extraire le domaine émotionnel et intuitif, dans l’analyse de toute chose ?

Adults continually judge a book by its cover

Comme je le dis souvent : l’ère des premières autopsies fût une catastrophe dans notre compréhension humaine, car si les orientaux (évidemment, je pense en tout d’abord aux Indiens) ont compris le domaine subtil de nos corps il y a bien longtemps déjà. Nous (les lumineux arrogants) nous sommes enfermés dès lors, dans la conclusion que chaque organe à sa fonction, que si le poumon gonfle quand on respire, c’est donc que sa seule fonction est de nous permettre de respirer. Il nous est alors impossible d’imaginer qu’il puisse avoir une fonction invisible, inobservable à l’oeil nu. Tout est sensé avoir sa place mais surtout, on est sensé pouvoir constater la place de chaque chose. Imaginez donc le désarroi des uns et des autres devant le boulon qu’il leur reste à la fin du montage d’un meuble Ikea. 😉 C’est aussi simple qu’une étoile en plastique qui rentre dans un trou en forme d’étoile. Elle aura beau essayer de rentrer dans un rond ou un carré, elle n’y parviendra pas. Et c’est ainsi que l’on réduit tout dans la tête de nos enfants, futurs soldats de ce monde. Tout doit être conforme (qui a la bonne forme), formaté (qu’on lui donne la bonne forme).

L’enfant est une éponge, il attrape tout, ressent tout, souvent sans comprendre justement. Et c’est la rétrospective de ses souvenirs qui lui permettent de comprendre. Un enfant abusé ressent en son for intérieur bien souvent que les comportements de son agresseur ne sont pas « bons » mais il ne sait pas véritablement analyser et identifier lesquels et pourquoi. Comme je le disais, l’enfant est une éponge, il est malléable, perméable, ses capacités d’apprentissage sont exponentielles, et son ouverture sur le monde est immense. L’enfant n’est naturellement pas raciste, pas effrayé devant la différence, le handicap… Ce ne sont QUE les limites de son éducation, le cadre dans lequel il évolue, qui restreignent peu à peu son champ d’évolution.

Quand l’accent est porté sur une discipline (une compétence), qu’une autre est délaissée, il est normal que l’on l’on oublie, que nos aptitudes disparaissent. Si vous vous concentrez sur l’anglais et délaissez les maths, pas de doute que vous finirez par éprouver des lacunes en maths. Si à l’école, en cours de récréation ou avec vos parents et vos amis, on ne vous fait pas cultiver cette intuition, ce monde invisible et intérieur alors va disparaître pour laisser de la place à ce pourquoi vous donnez votre temps.

De l’Art de tout oublier

Alors petit à petit, en faisant appel à ses nouveaux comportements -induits par les parents cherchant à développer sa pensée-, ses comportements vont devenir des réflexes. Ses réflexes anciens vont disparaître. Ses béquilles, qui lui apportaient une forme de sécurité (son instinct, son intuition, sa conscience extraneuronale) vont s’endormir, comme tomber dans le coma. Ce qui l’a porté dans ce monde se meurt année après année. Le lien avec sa mère se rompt petit à petit, de même que son lien avec le monde invisible qui lui était pourtant si clair auparavant. “Qu’est-ce que tu en penses ?” quand on lui demande son avis. Jamais on lui demande : Qu’est-ce que tu ressens ? 

Il arrive bien souvent que de très jeunes enfants, quand leur arrive l’usage de la parole racontent des existences qu’ils auraient vécues, des anecdotes avec de précieux détails. Les parents eux aussi déjà du côté obscur de la force responsabilisés par le poids de leurs projets et de leur famille dont ils doivent assurer l’avenir, ne prennent en rien les récits de leurs poussins au sérieux. Ils se targuent alors d’avoir un enfant à l’imagination débordante tout en lui intimant d’arrêter de raconter des bêtises. La plupart des enfants, devant l’autorité de leurs parents s’exécute, comprend que ce qu’ils racontent n’est pas bien accueilli donc qu’ils feraient mieux de se taire. Quand ils ont des terreurs nocturnes le soir, qu’ils perçoivent des êtres dans leur maison et en font part à leurs parents, les grands désemparés, cherchant à les rassurer leur disent bien souvent qu’ils sont là pour les protéger, et qu’il n’y a rien ici qui pourrait leur faire du mal, que ce sont de mauvais rêves, et qu’ils peuvent se rendormir sans crainte ou continuer de jouer en paix. 

Les enfants sont médiums et captent tout. Leur mémoire karmique est souvent très vive. Il arrive qu’ils perçoivent aussi les auras des gens, animaux autour d’eux. Dans un monde où on leur apprend que ce qu’ils voient doit être vu de tous, pour prendre leur parole en compte, afin de se fondre dans la masse et de s’intégrer, afin de ne plus avoir peur, ils referment leur canal (ce vortex correspondant au chakra coronal juste au dessus de la fontanelle). Ce centre énergétique du chakra coronal correspond à l’endroit souple du crâne du bébé, qui met jusqu’à 2 ans pour se refermer sur le plan osseux. Ce n’est pas une coïncidence si les enfants claquent la porte à leurs ressentis et à leurs perceptions souvent peu de temps après.

Les résistances de l’enfant, les accidents de la vie, peuvent parfois le garder de devenir complètement rationnel

En s’incarnant, notre âme vient expérimenter la matière, donc la lourdeur, le caractère fini, périssable de l’existence. Bien entendu, le raisonnement, la pensée font partie de ce qu’elle doit expérimenter. En revanche, notre intuition qui aujourd’hui est annihilée par tous nos appareils, qui prévoient, sentent pour nous et notre sacro-saint raisonnement, devrait récupérer ses lettres de noblesse, elle qui n’est aucunement fabriquée par le mental et donc impartiale, absolument pas influencée par les valeurs inculquées au sein de notre éducation.

La détresse de mes clients face à la perte de leur intuition.

Je reçois souvent en séance des clients qui me disent avoir tout coupé, tout fermé à l’âge adulte en sentant le vortex de leur chakra coronal s’élargir. Evidemment, tous les intuitifs et médiums n’ont pas le vocabulaire approprié, ne connaissent pas “les termes” expliquant ce qu’ils expérimentent. Alors, ils racontent avec leurs mots… Perdus dans ce tourbillon d’informations, entre les personnes décédées qui venaient jusqu’à eux pour communiquer, et les intuitions à la volée en croisant des gens dans la rue… Se sentant happés dans une spirale dont ils ne voyaient pas le bout, ils ont préféré tout fermer, verrouiller à double-tour, parce qu’à ce moment précis de leur vie, ils ne se sentaient pas en mesure d’accueillir cette nouvelle dimension dans leur existence. Et au moment où ils se sentent à nouveau prêts, ils peinent à retrouver cette part d’eux-mêmes. Le problème, c’est que si on leur avait appris à cultiver cette intuition, cette connexion avec l’invisible depuis leur plus tendre enfance au lieu de subrepticement l’évincer, les chocs de ce genre, n’arriveraient pas.

Certains n’ont même pas conscience de leur intuition. Ils ont d’ailleurs le sentiment que l’intuition n’existe en rien, qu’elle est une invention de l’esprit chez certains illuminés en mal de reconnaissance. Ils attribuent leur intuition à de heureux hasards ou la mettent sur le compte de leur mental. Dans d’autres cas encore, ce sont les accidents, les moments où l’on frôle la mort qui révèleront une puissante médiumnité, ou qui l’éteindront carrément. Et puis, il y a ces enfants, souvent introvertis « dans leur monde » qui se réfugient dans l’invisible et qui n’arrivent plus à connecter avec le monde matériel, les êtres vivants. Ceux-là sont décentrés, dans un déséquilibre, de la même façon que le commun des mortels est déséquilibré dans le manque de sa part invisible. Tous les cas de figure sont possibles et demandent un intérêt particulier.

Garder son lien avec son intuition dans un monde qui ne demande qu’à se relier à la virtualité, à la cupidité, à l’Avoir au détriment de l’Être relève du challenge. Mais c’est loin d’être impossible.

Dans Les Hautes Herbes

Conseils pour les parents

• Ne riez jamais des amis imaginaires de vos enfants. S’il est possible que votre enfant se soit offert la compagnie « d’un ami imaginaire », il est possible également qu’il s’agisse d’une entité qu’il perçoit et que vous êtes trop imperméable pour voir ou sentir, vous aussi.
• Prenez l’habitude de demander à vos enfants ce qu’ils ressentent, qu’est-ce qu’ils se passent dans leur corps ou dans leur coeur face à telle situation, tel problème, telles directions plutôt que de leur demander ce qu’ils en pensent ?
• Si votre enfant ne présente à première vue aucune sensibilité particulière, encouragez le à sentir, plutôt qu’à penser. J’ai tant d’adultes qui viennent me voir, handicapés par leurs sentiments, ne sachant pas quoi en faire, quoi en PENSER, comment les transmuter, comment reconnaître leur intuition…
• Ne remettez jamais sa parole en doute. Votre enfant vous ment peut-être pour attirer votre attention, mais peut-être aussi qu’il essaie de vous faire part de quelque chose qui le perturbe, ou simplement qu’il veut le partager avec vous. Utilisez des mots comme « je te crois », « je te soutiens », « je suis là si tu as besoin de mon aide ». Bannissez les : « tu mens », « je ne te crois pas », « tu veux faire l’intéressant », « arrête de raconter des âneries ».
• Allez à la rencontre de son univers. Partez du principe que tout ce qu’il décrit existe, comme vous le faisiez vous aussi étant plus jeune. Ecoutez-le et prenez véritablement en considération ce qu’il a à vous partager. Rappelez-vous combien vous-même vous avez souffert, quand vos propres parents prenaient vos problèmes existentiels d’enfant à la légère.
• Stimulez son intuition par des jeux, de la méditation. On a tendance à penser que les enfants sont une plaie à canaliser, à concentrer, à discipliner et pourtant, la méditation a des résultats exceptionnels avec les petits.

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