Si, ceux en plein deuil d’une relation amoureuse, auraient tendance à dire que je suis folle, ceux qui en sont sortis me trouveront sans doute tout à fait juste dans mes pensées.
Les échecs nous permettent de reculer pour mieux sauter.
Les échecs amoureux sont la soupe que nous mangions enfants pour pousser. Ils nous font grandir. Ils nous ramènent dans des états de détresse et de solitude tels, que nous n’avons plus que deux choix :
- Le déni
- L’acceptation et la maturation
Les soldats du déni ne se remettent pas en question.
Ils ne voient que les méfaits de l’autre qui les a quitté, qui les a trahi, qui leur a menti. Ils sont victimes et uniquement victimes, comme si à aucun moment de leur tranche de vie commune, ils n’avaient été acteurs de leur destin. Ce sont les égocentriques.
Les soldats du déni trouvent des excuses à l’autre et prennent toute la responsabilité de l’échec.
Ceux dans le déni peuvent aussi trouver toutes les raisons possibles pour excuser le geste de l’autre. Ils blâment leur travail trop prenant, leur manque d’attentions qui n’en était pas un, leur exigence, leur jalousie, leur manque d’appétit sexuel ou de fantaisie. Ils féliciteraient presque l’autre de les avoir quitté tant ils ont une piètre image d’eux-mêmes. Ce sont les allocentriques.
Accepter la rupture, accueillir l’échec et se réconforter.
Bien évidemment, avant de passer à la phase de maturation, on peut subir le déni qui recèle également : la colère, l’apitoiement, la tristesse, le sentiment d’injustice. Pour qu’un être avance, il doit impérativement accepter l’état actuel des choses. Le fait indéniable, qu’il est séparé, qu’on s’est séparé de lui contre son gré ; bref, qu’il était deux, et qu’aujourd’hui, il est face à son cordon bleu et ses pâtes à la tomate, seul. Pour taire l’ennui, le calvaire de cette nouvelle solitude, le célibataire cultivera le bruit, ennemi de son silence intérieur, de sa désertification sentimentale. Il multipliera les rencontres pour s’occuper la tête ou bien se terrera au fond de son lit, l’ordinateur portable branché sur secteur, posé sur l’oreiller d’à côté, avec tout un tas de séries à regarder. « Je ne veux voir personne. Je veux avoir mal. Être dans ma douleur, avec elle, parce qu’elle au moins, elle est là. Je n’ai plus qu’elle. » Ceci pourrait ressembler à une auto-flagellation digne des Poissons. La Balance regarderait des films à l’eau de rose en espérant que la situation change, qu’au lendemain de sa nuit passée à pleurer, elle se réveille en réalisant que c’était un vilain cauchemar.
Retrouver ses marques par soi-même
La rupture est brutale certes, quoi que pas toujours. Mais elle force à retrouver ses marques par soi-même, à repenser à ce que l’on ferait pour se faire plaisir à soi avant de n’être plus qu’une usine à surprises et à bonheur pour l’autre. Il arrive qu’on prenne des résolutions extrémistes : « Plus jamais, c’est mort. On me refera jamais ce coup-là. » pour finalement retomber dans les mêmes travers, s’assoir sur ses besoins profonds, faire preuve d’indulgence, parce que c’est le début et qu’on ne veut pas froisser l’autre.
Honnêteté envers Soi, ses besoins, ses désirs et envers l’autre.
Mais l’honnêteté, c’est tellement plus facile. L’honnêteté, quand on en fait preuve avec tact, elle ne froisserait personne. Et si elle froisse bel et bien, c’est que l’autre n’est pas prêt à s’accommoder de vos besoins, et ça aussi c’est une honnêteté louable.
Les claques dans la gueule.
Les claques dans la gueule c’est le pot-pourri de tout ce qui nous arrive. Ce sont les choix que d’autres font pour nous et qui nous tabassent, auxquels nous n’étions pas prêts. Ce sont les décisions qu’on prend à contre coeur, lorsqu’on ne veut pas blesser, même si l’on sait que c’est pour le mieux. Les claques ne sont pas forcément celles que l’on reçoit. Il s’agit aussi de celles que l’on a données et elles mettent tout le monde d’accord : ceux qui les assènent comme ceux qui les prennent en pleine poire. Se prendre une gifle, c’est voir son axe vital osciller rapidement, perdre son équilibre. Mettre une gifle, c’est armer le bras, utiliser sa force et bouleverser son centre de gravité. Les claques dans la gueule nous forcent à retrouver notre axe, à nous réaligner, à retrouver la terre, l’essentiel. Le « Je » sans basculer dans le “Moi, je”.
Pardonner et mettre derrière soi le passé.
Accepter la fin d’une relation, c’est être reconnaissant pour ce qu’elle nous a appris. C’est pardonner l’autre pour ses torts, se pardonner soi pour les siens. C’est enfin la mettre derrière soi en tirant tout le bénéfice de ce laps de temps passé ensemble : 3 mois, 3 ans, 10 ans. C’est faire le bilan objectif des grâces, se remémorer les bons souvenirs sans nostalgie, laisser s’échapper les mauvais et surtout ne pas s’en servir comme d’outils pour cultiver la colère et le dégoût. Le pardon est inconditionnel. C’est une arme sacrée. L’offrir, c’est réduire au silence son ego. C’est gagner la paix de l’esprit.
Être mûr, prêt à être cueilli.
La maturation, ce n’est pas le moment où les leçons sont apprises, c’est le moment où elles sont sues. Saisissez-vous la nuance ? Elles sont intégrées, au point que votre ADN subisse une sorte d’encodage nouveau, une mise à jour. Vous avez compris ce qui ne vous réussit pas. Vous avez cerné les travers dans lesquels vous versiez par peur ou par facilité. Vous avez enfin réalisé que vous pouvez être heureux par vous-même et que c’est même la seule source sûre de votre accomplissement. Que l’autre, sans vouloir le réduire à un accessoire, reste un artéfact secondaire de votre bonheur. Si les concessions sont essentielles au bon maintien d’un couple, encore faut-il que ces concessions soient partagées, qu’elles restent raisonnables. Être honnête, avouer ses doutes, ne pas tricher. Être non pour plaire à l’autre, mais pour être sincère envers soi. On peut s’imaginer que notre vraie nature soit repoussante. Mais on ne gagne rien dans le mensonge. Et une âme mûre, prête à vous cueillir le saura. Elle trouvera le beau là où vous ne voyez que du laid.
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Superbe, comme toujours!
J’adore ta façon de “travailler” les mots.
La vie est cycles, on a souvent tendance à se dire “plus jamais” mais si on y regarde bien, quand on reprend conscience de soi, on reprend aussi le goût de l’autre.
Haaaan Marie, merci toi d’être toujours pleine de bons sentiments !